• ADAPTATION DU VIVANT AU FROID



    Vivre - en fait il faudrait dire survivre - dans l’Arctique, c’est affronter un des climats les plus rudes de la planète !

     

    Les températures hivernales sont extrêmes (- 60°C en Sibérie), et l’été est frais autour de l’Isotherme 10, la ligne au nord de laquelle les températures relevées en juillet ne dépassent jamais 10°C. Ici se sont les précipitations, les vents, les courants, l’alternance jour/nuit qui dictent les stratégies de survie de chaque espèce.

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    De par la richesse de son écosystème, l’Arctique attire une faune particulièrement diversifiée et nombreuse :

    Les oiseaux (+ de 235 espèces) dont les oiseaux marins qui se regroupent y survivre, les mammifères marins tels les baleines, phoques, morses, les prédateurs tels l'ours ou le loup polaires.

     

    L'arrivée de l'homme blanc, d'abord pour trouver des routes de navigation vers les Indes, ensuite pour mieux exploiter les richesses naturelles par la chasse (baleines, morses, phoques), la pêche, les énergies fossiles (charbon, pétrole), a profondément modifié le paysage et la culture des peuples autochtones.

     

    L’adaptation au froid prend des formes différentes selon que vous séjournez ou quittez le Grand Nord pendant la longue nuit polaire.

     

    Les uns vont tout simplement migrer par les airs et par l’océan lorsque l’automne arrive, afin de rejoindre des latitudes plus clémentes où les eaux sont libres de banquise et accessibles à la nourriture.

    D’autres sont sédentaires et vont s’équiper en conséquence : un manteau de poils pour le bœuf musqué, une épaisse couche de graisse pour les phoques, les deux -poil et graisse- pour le roi de l’Arctique, Nanouk, l’ours blanc. Sa femelle va entrer en hibernation, pour mettre au monde ses petits tout en vivant sur ses réserves de graisse.

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    Pour augmenter ses chances de survie le renard polaire, le lagopède et le lièvre arctique changent de robe pour devenir blanc comme neige, ce mimétisme les mettant à l’abri des prédateurs comme le loup ou le faucon gerfault.

     

    Le lemming, l’hermine, vont passer l’hiver dans le couvert végétal, sous le manteau neigeux qui maintient une température autour de 0° et leur permet ainsi d’échapper au vent glacial qui balaie l’Arctique.

     

    Le végétal profite pleinement de ce manteau de neige en hiver. Un développement en « coussin » chez les graminées, un port « couché » chez le saule arctique est meilleur moyen pour se protéger des rigueurs du climat.

    Le tapis végétal offre un hébergement de première qualité à de nombreux insectes vivants dans l’Arctique, tels les araignées, papillons, coléoptères, mouches et moustiques.

     

    Ce merveilleux équilibre, cette complémentarité entre le vivant, est aujourd’hui compromis par le réchauffement climatique lié à l’activité humaine sur Terre.


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  • Mon ami Claude, un canadien de Terrace en Colombie Britannique, m'a parlé hier d'une belle histoire  d'ours que je m'empresse de vous relater ici.

    Tout commence en 2002, sur le highway qui mène de Quesnel à Barkerville, dans les Cariboo Mountains dans le nord de la Colombie Britannique. Je connais bien le coin pour avoir visité l'écomusée de Barkerville qui retrace la ruée vers l'or de 1860. Ce lieu riche en histoire(s) vaut le détour: cabanes et lieux publics (bar, église, forgeron, théâtre...) furent restaurés au fil des ans et des acteurs de théatre animent le village à la belle saison. Une vraie machine à remonter le temps qui me fait revivre une époque que j'aurais aimé connaître!

    Sur le highway donc en 2002, un braconnier tue une ourse, dans l'illégalité la plus complète, se fait prendre et est condamné à 9000$ canadiens d'amende, avec retrait à vie du port d'arme et confisquation de ses armes. La sanction fut d'autant plus dure que l'ourse laisse derrière elle deux orphelins.

    BOO (c'est le nom qui lui fut donné) et son frère se retrouvent donc dans un "orphelinat" pour oursons, soignés par des gardes attentionnés et dévoués. L'enclos qu'ils partagent avec d'autres copains est spacieux, mais il manque l'essentiel: la LIBERTE. L'hiver 2004 fut fatal au petit frère de BOO qui ne se réveillera pas de son hibernation.

    BOO a pourtant gardé sa joie de vivre et voilà qu'arrive l'âge adulte et les pulsions qui l'accompagnent. Oh, pas qu'il se montre ingrat envers ceux qui l'ont sauvé, non. Simplement il veut vivre une vraie vie d'ours, avec les filles et tout et tout. Par une belle après-midi de ce début juin, arrive l'occasion rêvée: une belle femelle, en âge de se laisser courtiser, longe la clôture de l'enclos...mais à l'extérieur!

    Qu'à cela ne tienne, BOO réunit toute son énergie pour creuser un passage sous la clôture en moins de temps qu'il ne faut aux gardes pour s'en rendre compte! A lui la liberté, à lui les premières joies de la vie sans contraintes, une vrai vie d'ours, et avec çà à deux! Car sa nouvelle compagne l'a accepté, et les voilà partis en goguette à travers la forêt du côté de Kiking Horse (le cheval qui botte, joli nom pour un village, non?).

    Evidemment son escapade suscite l'émoi auprès des gardes, l'intérêt du public mais aussi l'inquiétude des autorités qui se sentent particulièrement responsables de la sécurité des habitants du coin. Et voilà pour la première fois (à ma connaissance) que dans l'histoire du Canada les ébats amoureux de deux  GRIZZLIS sont surveillés...par hélicoptère! Car les grands moyens furent déployés pour garder la trace de BOO qui ne se laisse pas détourner de son objectif, de ce que la Nature lui dicte: se reproduire. Conscient de la situation, les autorités ont décidé de laisser à BOO le temps nécessaire: entre les préliminaires et l'accouplement, il faut bien trois semaines, parole de grizzly!

    Ce que BOO n'appréhende pas (mais après tout il n'a pas à le faire, il est chez lui), c'est que cette liberté conditionnelle risque de se terminer s'il devait s'approcher des habitations: en effet les gardes le croient trop familier avec l'humain et donc en danger face à des personnes peu habituées aux rencontres avec les plantigrades et donc prêtes à tirer sans sommations.

    Souhaitons à BOO et à sa compagne de bien profiter de ce printemps en liberté et d'éviter les hommes qui malheureusement mettraient aussitôt fin à leur escapade. S'ils passent l'été, les esprits se seront calmés et gageons qu'en automne plus personne ne pensera à l'incarcérer!

     


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  • On connaîssait les "rurbains", vous savez ces urbains qui essayent de trouver leur place à la campagne, c'est en tout cas ce que nous disent les sociologues.

    A Calgary, capitale de l'ALBERTA au Canada, arrivent maintenant les URBAN COYOTES. En effet, ce carnivore de la taille d'un labrador s'adapte parfaitement à la vie citadine, un peu comme notre renard.

    C'est ainsi qu'une famille de coyotes -père, mère et cinqs petits- s'est installée sous la terrasse de Wendy WATSON. A son grand désespoir car elle craint pour son cocker spaniel, pas très habitué à fréquenter la faune sauvage. Oh non, le coyote n'est pas un prédateur féroce, mais Wendy n'en démord pas et demande à ce que la famille soit relogée ailleurs.

    Les "trappeurs" des services de la ville de Calgary se sont mis à l'oeuvre mais n'ont pas terminé leur travail: seule la mère et trois petits se sont laissés piéger, le père et les deux jeunes les plus costauds sont restés, au grand regret de WW.

    Souhaitons bon courage à la mère qui dans l'immédiat doit nourrir toute seule les trois petits qui l'accompagnent.

    Le dessous de l'histoire, c'est que tout simplement les hommes ont parfois l'habitude de nourrir les coyotes ou de laisser les poubelles accessibles, créeant ainsi de mauvaises habitudes qui à terme les mettent en danger.

    Cela me rappelle une histoire d'ours l'automne dernier: un beau mâle grizzly venait systématiquement "faire les poubelles" tous les soirs vers 23H00, jusqu'au jour où un villageois effrayé a demandé à la police d'agir, d'autant qu'un second grizzly, plus jeune, s'était mis à copier le "vieux". La police a fait appel aux services de l'environnement qui ont l'habitude de piéger les ours pour ensuite les reconduire à distance respectable du village.

    La trappe fut posée derrière la maison, amorcée par un sac poubelle rempli, et le lendemain le jeune "était fait", puis reconduit vers ses vertes montagnes. STALKER -après quelques jours dans le village, les ours portent tous un nom- fut plus malin, ne se laissa pas prendre et fit notre bonheur pendant plusieurs soirées que nous passions à guetter son arrivée, et jamais décus! Contrairement à lui, car bien évidemment notre poubelle est toujours vide.

    De retour au village après un week-end de pêche à Meziadin Lake, j'apprends que la nuit de samedi fut agitée, et fatale au pauvre STALKER, abattu par la RCMP (Police Montée) suite à une "plainte" d'une habitante.

    Pourtant, les services de l'environnement expliquent que la meilleure politique -et la seule viable à mon sens- est une cohabitation pacifique, en acceptant l'idée que les animaux sont susceptibles de passer près des habitations, mais ne séjourneront jamais en l'absence de toute nourriture.

    Reste à chacun d'appliquer la règle, ce qui est plus vite dit que fait, car la société de consommation n'épargne pas les coins les plus reculés du continent nord-américain.


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  • DERNIERES NOUVELLES D'ALSACE, Edition Saverne 22.11.06

    Ils craquent pour la glace!

    Attirés par le blanc comme par un aimant. Qui les guide vers les pôles. Du Groenland à l'Alaska et jusqu'en Antarctique, Serge Wencker et Jean-Louis Imbs brisent la glace et partent à la rencontre des animaux et des hommes. L'un, caméra à l'épaule. L'autre, comme guide polaire.

    Ils craquent pour la glace. Fondent pour la neige. Serge Wencker et Jean-Louis Imbs se sont rencontrés par la grâce d'une passion commune pour les paysages polaires. Les images qu'ils ont rapportées de leurs voyages circulent actuellement sur le canal local de Hochfelden. Et leurs mots seront entendus vendredi matin sur France 3, puis en soirée lors d'une conférence sur le réchauffement climatique. Abonné du canal local, Serge Wencker a longtemps filmé les animations qui, une fois montées, passaient en boucle sur les écrans de la commune. C'est pourquoi, suite à un voyage au Groenland en 2000, le maire de Hochfelden, Gérard Ober, a proposé au conseil municipal de financer le montage des images filmées caméra à l'épaule, « en remerciement de tous les dimanches qu'il consacre à filmer bénévolement ».

    Au Groenland
    grâce à une
    agence de voyage

     Et ce, en contre-partie d'une animation pour les enfants et d'une conférence pour les adultes, pour « faire partager ce bonheur d'avoir quelqu'un de notre canton qui est allé au bout du monde ». Ce quelqu'un, c'est Serge Wencker, habitant de Hochfelden. Un vrai « fou de glace » : « J'ai fait mon service militaire chez les chasseurs alpins ! » Et de raconter les igloos dans la neige construits à l'âge des culottes courtes.
     Amour d'enfance, donc, qui s'est d'abord concrétisé il y a huit ans en Islande. Puis ce fut le Groenland, en 2000, grâce à une agence de voyage. Un périple qu'il a voulu sur le mode père-fils. « Je voulais lui faire un cadeau pour son 70e anniversaire. C'est son plus beau souvenir de voyage ».
     Sur le bateau, à des milliers de kilomètres d'ici, il fait la connaissance de Jean-Louis Imbs, guide polaire qui réside à... Weinbourg ! Le début d'une amitié aventureuse : « On habite à un quart d'heure l'un de l'autre, mais on s'est rencontré au Groenland ! » s'exclame Jean-Louis.
     Les rencontres à l'étranger sont souvent éphémères comme le voyage. Pas pour eux. « Comme d'habitude, à la fin d'un voyage, on se dit qu'on va se revoir, puis il ne se passe rien. Mais au bout d'un an et demi, Serge m'a rappelé pour que je fasse les commentaires de ses images ».
     Car ces deux-là sont complémentaires : Jean-Louis, conseiller en recrutement, part depuis 1999 plusieurs fois par année, pour aider un ami qui a une agence de voyage. Lui, son trip, c'est le voyage. Pas les images. « Moi, je ne me voyais pas avec une caméra sur l'épaule. Lui, il n'est bien qu'avec ça ! »
     Serge : « C'est d'avoir ma caméra dans la main qui m'a poussé à avancer ». Car même s'il a tourné avec sa première caméra en Super 8 dès ses 15 ans, son destin était d'abord de prendre le relais de trois générations de menuisiers ébénistes. Il a donc repris l'entreprise familiale située à Hochfelden en 1995. « J'ai mon but dans l'année. Je bosse pas mal d'heures dans la semaine, mais je sais qu'au bout du compte, je vais voyager ». Désir d'ailleurs lié à une boulimie de belles images : « J'avais toujours cette soif de partir, à cause de la caméra, pour ramener des images. J'ai toujours dit : si je n'avais pas été menuisier, j'aurais fait caméraman. » Pourquoi choisir ? Il a donc fait les deux.

    « Il y a 20 ans,
    notre bateau n'aurait
    pas pu se rendre
    jusqu'ici »

     De leur rencontre est né le projet d'un second voyage. Plus long cette fois : trois semaines au nord de la Colombie-britannique, au Canada, à la frontière avec l'Alaska, en 2004. Jean-Louis avait déjà reconnu les lieux et mesuré son potentiel filmique : « Il y avait là tout ce qui nous intéressait : des glaciers, d'immenses forêts, de gigantesques montagnes, des ours noirs et des grizzlys, plein de saumons... »
     Sur place, ils ont baroudé en toute liberté, hors des contraintes horaires des voyages organisés : « C'est là qu'on a pu prendre le temps. Par exemple, attendre une heure pour voir un ours », explique Serge. A leurs risques et périls : « Une fois, on s'est retrouvé face à un ours, il ne nous avait pas vus. Il s'est mis sur ses deux pattes, il avait aussi peur que nous. »
     Mais les deux voyageurs polaires ne se sont pas arrêtés en si bon chemin : cette année, place à l'Antarctique, en voyage organisé de cinq jours. Pour scruter la faune locale : baleines, orques, manchots. Et la splendeur particulière des paysages : « Ici, les glaciers sont différents », précise Jean-Louis. 12h d'images ont alors été recueillies pour un prochain film.
     Et comment le matériel tient-il le coup à -30° ? Selon Jean-Louis, « c'est justement là le problème : la péninsule est en train de fondre. En journée, on était en bras de chemise à +15°. Un vieux capitaine de bateau allemand, qui avait fait le voyage une centaine de fois, me disait : il y a 20 ans encore, notre bateau n'aurait pas pu se rendre jusqu'ici. Aujourd'hui, c'est un boulevard ! »
     Cet habitué des pôles fait le même constat pour l'Arctique : « On a dû se rapprocher à 800 km du pôle nord pour approcher la banquise ». D'où l'idée d'une conférence sur le réchauffement climatique. « Dire aux gens qu'il fait trop chaud ce mois de novembre, tout le monde le sait. Mais il faut aussi voir ce qui se passe ailleurs. »
     Ailleurs, il se passe aussi de belles rencontres. Et il y a « l'écoute du silence. C'est là qu'on se rend compte qu'on est petit sur cette planète », selon Jean-Louis. « Surtout par rapport aux icebergs ! » renchérit Serge.
     Voyages en quête de silence et d'images qui se poursuivra peut-être bientôt en Sibérie. Car d'ici là, leur passion de la glace n'aura sûrement pas fondu.

    Emmanuel Viau

    Vendredi 24 novembre. Sur France 3 Alsace à 10h50 dans l'émission « C'est mieux le matin ». Au foyer Saints-Pierre-et-Paul à Hochfelden à 20h : conférence sur le réchauffement climatique, avec la chorale d'enfants du Petit choeur du Pays de la Zorn, sous la direction d'Isabelle Schreiber, accompagnés notamment par le guitariste Ringo Lorier. Jeudi 14 décembre à 20h à la salle de la mairie de La Petite-Pierre : conférence sur le réchauffement climatique et projection d'un documentaire sur l'ouest canadien et l'Alaska.

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  • VENDREDI 24/11 à 10H50, "C'est mieux le matin": tout ce que vous souhaitez connaître sur les régions polaires. Jean-Louis IMBS répondra aux questions de Lionel AUGIER à propos de ses expériences de conférencier, pilote de zodiac et réalisateur de documentaires avec son compère le caméraman Serge WENCKER. Lien http://alsace.france3.fr


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