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    QUEL AVENIR POUR LE GULF STREAM ET LES CALOTTES POLAIRES?

     

    Les calottes glaciaires qui recouvrent les pôles datent de la dernière glaciation, voilà 18000 ans, et leur fonte a commencé il y a environ 11000 ans. Ce qui reste aujourd’hui ce sont des vestiges de cette époque.

    Le Groenland, la plus grande île au monde -2000 KM du N au S, 1000KM d’E en O- est encore couverte à 85% de glace. Cette glace s’était constituée flocon après flocon, hiver après hiver la neige s’accumulait pour se transformer en la glace. Depuis le début du 19e siècle, cette glace ancienne se met à fondre à vitesse grand V, avec des conséquences dramatiques.

    Les scientifiques estiment que la fonte des calottes glaciaires des pôles N+S fera monter le niveau des océans, de l’ordre de 40 à 80 cm d’ici la fin du 21e siècle. Si le Groenland n’aura pas les pieds dans l’eau –car comme un flotteur, l’île va remonter par rapport au niveau de la mer- la Hollande sera menacée et devra renforcer ses digues. Des pays bien moins riches comme l’Egypte et le delta du Nil, ou encore le Bengladesh auront la tête sous l’eau : nous assisterons à un exode des populations, ceux qu’on appellera les réfugiés écologiques.

    Le Gulf Stream, ce courant chaud qui assure des hivers doux le long des côtes françaises, souffrira lui aussi des changements climatiques et pourrait modifier son cours, voire disparaître, avec le paradoxe d’un climat plus frais dans un environnement globalement plus chaud !

     

     

     

    QUEL AVENIR POUR LES OCEANS DE LA PLANETE?

     

    Les océans recouvrent les 2/3 de la planète, seul 1/3 du globe représente des terres émergées donc habitables par l’homme. 1/3 de la population mondiale vit à moins de 60 KM des côtes, car c’est la mer qui nourrit l’homme, bien plus que l’agriculture.

    Aujourd’hui, les océans sont devenus une immense poubelle à ciel ouvert : lors de mes voyages en mer, que se soit en Arctique, en Antarctique, ou encore en Amérique du Sud, je fais toujours le même constat : l’homme détruit les océans par le plastique sous forme de bouteilles ou de sachets, de rejets sans traitements d’eaux usées industrielles ou domestiques, de bateaux qui vidangent des matières chimiques, bref l’irresponsabilité totale.

    La pêche est un autre fléau qui appauvrit les océans. En 2003 j’ai rencontré OTTO, un Inuit du Groenland qui était pêcheur. A la question « pourquoi tu ne pêches plus », il m’a répondu : « nous avons vidé l’Atlantique Nord : d’abord c’était le cabillaud, puis ce fut le tour des crevettes ; avec le GPS, on relève le lieu de pêche avant de rentrer à l’usine pour décharger. Quelques heures plus tard, vous êtes de nouveau en mer, en train de prendre 5 tonnes supplémentaires, et ainsi de suite jusqu’à ce que l’océan se vide".

    L’avenir passera par la mise sous contrôle de toutes les activités liées aux océans : pêche, transport maritime, urbanisme, tourisme, autant de points sur lesquels je reviendrais.

     

     

     

    QUEL AVENIR POUR LES FORETS DE LA PLANETE?

     

    Les premiers hommes sur terre furent d’abord des nomades. Plus tard, pour des raisons pratiques –avoir son propre garde-manger plutôt que de courir après les animaux-, l’homme s’est sédentarisé pour cultiver la terre et élever des animaux. Il commença par couper les arbres, mais cette pratique n’avait pas de conséquences négatives, car les hommes étaient peu nombreux et mal outillés.

    Aujourd’hui, avec l’industrialisation des activités forestières, les forêts du monde disparaissent à la vitesse de la lumière ! En Amazonie, l’équivalent d’un terrain de football est détruit à chaque minute. Ces bois servent à la construction, à faire de la pâte à papier ou encore du mobilier de jardin. En Afrique, on brûle le bois pour faire sécher le tabac qui viendra ensuite nous empoisonner sous forme de cigarette. Lorsque la forêt est attaquée, ceux qui y vivent –les grands singes comme l’orang-outang, ou le gorille-, mais aussi les Indiens d’Amazonie, sont condamnés à disparaître rapidement. Enfin, ces forêts sont des puits de carbone qui aident à préserver la planète, j’y reviendrai.

    Au Canada, des forêts sont replantées après récolte, c’est un moyen de réparer les dégâts, mais cela coûte cher, et les animaux sont de toute manière dérangés et délocalisés par l’arrivée de l’homme et de machines géantes.

     

     

     

    QUEL AVENIR POUR LES SOLS DE NOTRE PLANETE?

     

    Si l’agriculture et l’élevage ont depuis toujours représentés un progrès pour l’homme, à partir de la deuxième moitié du 20e siècle, les choses ont bien changées : l’industrialisation par la mécanisation, les engrais et les pesticides a chassé les paysans de nos campagnes. L’agriculteur s’est effacé au profit d’un industriel courant après la productivité, le profit et les subventions, qu’il s’agisse des cultures ou de l’élevage intensifs.

    L’industrie n’a pas été en reste : les pollutions des sols sont si fréquentes et si graves que ce risque est aujourd’hui placé en tête des critères de sélection pour racheter une entreprise, un peu comme si l’on achetait un cheval a qui l’on fait passer un examen vétérinaire.

    Le constat est sévère, mais les blessures infligées à la Nature nous poussent à regarder la réalité en face : l’appauvrissement de la biodiversité –où sont nos papillons, nos abeilles, nos oiseaux, que sont devenues les plantes et fleurs de nos campagnes- est une réalité. La pollution par les pesticides a fait de notre Planète une terre meurtrière en lieu et place de cette terre nourricière qui avait toujours donné, sans compter et sans rien demander en retour.

    Aujourd’hui, notre terre nourricière est, fatiguée, épuisée par la maltraitance que nous lui avons infligée. Il faudra beaucoup d’argent, de temps et d’efforts pour restaurer les millions de hectares de terres que tous les ans nous abandonnons, un peu comme un kleenex après usage.

     

     

     

    QUEL HERITAGE LAISSERONS-NOUS AUX GENERATIONS FUTURES?

     

    Réfléchissons un instant à l’héritage que nous laisserons aux générations futures, celles de nos enfants, petits-enfants, arrière petits-enfants. Notre frénésie de production et de consommation laissera derrière elle des sites pollués, des centrales nucléaires jamais vraiment éteintes, des forêts disparues, des fleuves pollués et des océans vidés, un biodiversité en piteux état !

    Sans être des nostalgiques du passé, nous devons nous interroger et nous poser la question du sens que nous voulons donner à notre passage sur terre.

    Voilà quelques années j’ai rencontré une équipe d’ethnologues en plein travail sur la côte ouest du Groenland, à Illulisat. Les fouilles étaient organisées dans la toundra, dans la couche supérieure du permafrost qui dégèle le temps du court été arctique. A ma question « cherchez-vous, Bob me répondit : « les vestiges d’une civilisation Inuit qui vécut ici voilà 4000 ans ». Le peuple Inuit autrefois appelé Esquimos, vit depuis 10000 ans en Arctique.

    J’ai cherché à savoir ce que l’équipe avait trouvé et le visage de Bob s’illumina : il déplia un mouchoir pour en extraire des pointes de harpon en os et des pièces de silex taillées, outils indispensables pour chasser puis dépecer le phoque. Il s’agissait là des seules traces laissées par ceux que Paul Emile VICTOR appela la civilisation du phoque.

    Un mouchoir sera-t-il suffisant pour collecter toute la masse de déchets que nous produisons quotidiennement ?

     


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