• Mon ami RINGO LORIER et ses compères seront présents au FESTIVAL DE JAZZ de LA PETITE PIERRE au mois d'août!

    <?xml:namespace prefix = v ns = "urn:schemas-microsoft-com:vml" /><v:group id=_x0000_s1026 style="MARGIN-TOP: 0.75pt; Z-INDEX: 1; MARGIN-LEFT: 0.75pt; WIDTH: 66pt; POSITION: absolute; HEIGHT: 16.5pt; mso-position-horizontal-relative: char; mso-position-vertical-relative: line" coordsize="1320,330" coordorigin="15,15"><v:rect id=_x0000_s1027 style="LEFT: 15px; WIDTH: 165px; POSITION: absolute; TOP: 15px; HEIGHT: 330px; mso-position-horizontal-relative: char; mso-position-vertical-relative: line; mso-position-horizontal: absolute; mso-position-vertical: absolute" stroked="f" filled="f"><v:fill o:detectmouseclick="t"></v:fill></v:rect><v:rect id=_x0000_s1028 style="LEFT: 1080px; WIDTH: 255px; POSITION: absolute; TOP: 15px; HEIGHT: 330px; mso-position-horizontal-relative: char; mso-position-vertical-relative: line; mso-position-horizontal: absolute; mso-position-vertical: absolute" stroked="f" filled="f"><v:fill o:detectmouseclick="t"></v:fill></v:rect><v:rect id=_x0000_s1029 style="LEFT: 750px; WIDTH: 315px; POSITION: absolute; TOP: 15px; HEIGHT: 330px; mso-position-horizontal-relative: char; mso-position-vertical-relative: line; mso-position-horizontal: absolute; mso-position-vertical: absolute" stroked="f" filled="f"><v:fill o:detectmouseclick="t"></v:fill></v:rect><v:rect id=_x0000_s1030 style="LEFT: 450px; WIDTH: 285px; POSITION: absolute; TOP: 15px; HEIGHT: 330px; mso-position-horizontal-relative: char; mso-position-vertical-relative: line; mso-position-horizontal: absolute; mso-position-vertical: absolute" stroked="f" filled="f"><v:fill o:detectmouseclick="t"></v:fill></v:rect><v:rect id=_x0000_s1031 style="LEFT: 210px; WIDTH: 210px; POSITION: absolute; TOP: 15px; HEIGHT: 330px; mso-position-horizontal-relative: char; mso-position-vertical-relative: line; mso-position-horizontal: absolute; mso-position-vertical: absolute" stroked="f" filled="f"><v:fill o:detectmouseclick="t"></v:fill></v:rect><?xml:namespace prefix = w ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:word" /><w:anchorlock></w:anchorlock></v:group><v:shapetype id=_x0000_t75 coordsize="21600,21600" stroked="f" filled="f" path="m@4@5l@4@11@9@11@9@5xe" o:preferrelative="t" o:spt="75"><v:stroke joinstyle="miter"></v:stroke><v:formulas><v:f eqn="if lineDrawn pixelLineWidth 0"></v:f><v:f eqn="sum @0 1 0"></v:f><v:f eqn="sum 0 0 @1"></v:f><v:f eqn="prod @2 1 2"></v:f><v:f eqn="prod @3 21600 pixelWidth"></v:f><v:f eqn="prod @3 21600 pixelHeight"></v:f><v:f eqn="sum @0 0 1"></v:f><v:f eqn="prod @6 1 2"></v:f><v:f eqn="prod @7 21600 pixelWidth"></v:f><v:f eqn="sum @8 21600 0"></v:f><v:f eqn="prod @7 21600 pixelHeight"></v:f><v:f eqn="sum @10 21600 0"></v:f></v:formulas><v:path o:connecttype="rect" gradientshapeok="t" o:extrusionok="f"></v:path><?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:lock aspectratio="t" v:ext="edit"></o:lock></v:shapetype><v:shape id=taille style="WIDTH: 67.5pt; HEIGHT: 18.75pt" alt="Taille du texte" type="#_x0000_t75" o:spid="_x0000_i1025"><v:imagedata o:href="http://www.dna.fr/icons/2006/bg_taille.gif" src="file:///C:\DOCUME~1\JEANLO~1\LOCALS~1\Temp\msohtml1\01\clip_image001.gif"></v:imagedata></v:shape><o:p></o:p>

    <v:shape id=imprimer style="WIDTH: 0.75pt; HEIGHT: 0.75pt" alt="Imprimer" type="#_x0000_t75" o:spid="_x0000_i1026" o:button="t" target="_blank" href="http://www.dna.fr/perm/dyn/imprimer.php?link=/local/culois/20070621_DNA004956.html&pagepub=cul-lois&rubrique=Culture%20et%20loisirs"><v:imagedata o:href="http://www.dna.fr/icons/2006/trans.gif" src="file:///C:\DOCUME~1\JEANLO~1\LOCALS~1\Temp\msohtml1\01\clip_image002.gif"></v:imagedata></v:shape><v:shape id=envoyer style="WIDTH: 0.75pt; HEIGHT: 0.75pt" alt="Envoyer à un ami" type="#_x0000_t75" o:spid="_x0000_i1027" o:button="t" target="mail_ami" href="http://www.dna.fr/perm/mail_ami/index.php?ki=20070621_DNA004956"><v:imagedata o:href="http://www.dna.fr/icons/2006/trans.gif" src="file:///C:\DOCUME~1\JEANLO~1\LOCALS~1\Temp\msohtml1\01\clip_image002.gif"></v:imagedata></v:shape>Au grès du jazz<o:p></o:p>

    Le pittoresque village des Vosges du Nord poursuit l'aventure de son festival estival. Sur six journées cette année, avec une très belle affiche.
    Des salles archi combles l'an dernier - les concerts avaient été donnés sous abri en raison d'une météo capricieuse. Cet été, le festival compte bien renouer avec ses décors de vieilles pierres, et donner un maximum de concerts en plein air. La place du château, dans une vieille ville entièrement restaurée - elle sera inaugurée à la fin du mois -, qui surplombe à perte de vue une très belle vallée boisée, prêtera son cadre à la plupart des dix manifestations. <o:p></o:p>

    L'Hijâz'Car, pour
    finir en beauté
    <o:p></o:p>

    Elles sont axées comme d'habitude sur la musique manouche, et plus généralement sur un jazz nerveux et inspiré. Avec Didier Lockwood en tête d'affiche - il sera, dans un hommage à Stéphane Grapelli, accompagné de Jean-Marie Ecay à la guitare et de Marc Michel Le Bévillon à la contrebasse.
    Le violoniste, qui n'en finit plus d'étonner depuis ses débuts dans les années 70 avec Magma, revient ici à une forme sobre et acoustique pour honorer celui qu'il décrit comme le père du violon-jazz - une véritable légende, qu'il a côtoyée sur scène à plusieurs reprises. La soirée se poursuivra avec un ciné-concert du Alain Rellay Quartet, sur des images d'Enki Bilal.
    La veille, l'ouverture du festival sera confiée, en plein air, au pianiste Jacky Terrasson, qui revisitera, en solo, Monk, Ellington et Jarret. Il sera précédé par la formation La Lucarne
    . Le dimanche, la placette se fait « terre manouche », avec Ringo Lorier, Tchavolo Schmitt et Titi Winterstein. Du Django et du rythme dans l'air.
    Place lundi au dixie de New Orléans avec Les Céléstins, qui jouent Armstrong, Fatz Waller ou Bix Beiderbecke. Le mardi 14, une coproduction avec le festival de Fénétrange permettra de découvrir Louis Winsberg « Jaleo » dans un mélange de flamenco, de musique indienne, de danse, de chant et de ragga. Yaron Herman, petit génie du piano, est à l'affiche du mercredi. Avant l'Hijâz'Car, pour finir en beauté. <o:p></o:p>

    J-L.W.<o:p></o:p>

     Du 10 au 15 août à La Petite-Pierre. Tarifs de 9 à 20 €. Pass festival : 60 et 65 €. Tél: 03 88 70 42 30 ou www.la-petite-pierre.com

    Édition du Jeu 21 juin 2007 <o:p></o:p>


    1 commentaire
  • Mon ami Claude qui vit à Terrace dans le nord ouest de la Colombie Britannique, vient de m'apprendre une bien triste nouvelle.

    Petit retour en arrière: les quelques milliers de hectares de forêt primaire entre Terrace et Meziadin Lake recèlent un trésor unique au monde: il s'agit d'un ours à la robe couleur crème, le Kermodei Bear, une variante de l'ours noir. A peine 400 individus vivent dans ce coin perdu près de l'Alaska, et il ne se trouvent nulle part ailleurs dans le monde!

    Ce n'est qu'au bout de quatre années de visites régulières dans la région qu j'ai pu photographier mon premier  et seul Kermodei, le long du highway en mai 2006 (la photo, c'est lui ou plutôt elle, âgée de 2 ans et demi). Une jeune femelle donc, en très bonne santé, une de ces futures mères capable de perpétuer l'espèce. Pas farouche, faisant confiance à l'homme, elle était connue de tous ceux qui fréquente régulièrement le secteur.

    Et puis ce printemps, ce fut le drame! Lorsque Claude m'en a parlé, j'ai d'abord pensé à un accident de la circulation. En effets les chocs avec les camions grumiers ne sont pas rares et toujours fatals aux ours. Car le grand danger pour l'espèce, c'est l'homme qui rase des pans entiers de forêt et qui tue lors du transport du bois.

    Mais cette fois-ci, les raisons de la mort sont tout autres! L'impensable, l'inacceptable s'est produit: notre amie fut abattue par balle! Celle d'un chasseur? Ou celle d'un braconnier? La Police Montée pense que non, car il aurait dépecé l'animal pour récupérer la fourrure. Etait-ce un promeneur qui se sentait menacé? Non plus, car notre ourse n'est pas du genre à impressionner, encore moins à agresser. Reste l'hypothèse de l'assassinat gratuit, par un type probablement ivre, qui n'a trouvé d'autre distraction que de faire un carton!

    Que faire? Mettre un garde derrière chaque buisson? Interdire les armes? Eduquer? Le moyens de surveillance ne seront jamais suffisants sur ces immenses territoires, la chasse fait partie de la "culture" des Canadiens (je rappelle que je réprouve tout acte de cruauté, donc la chasse). Reste à former les jeunes, mais peut-on lutter contre la cruauté, la connerie?

    Reste à espérer que l'auteur de cette atrocité se démasquera lui-même, par vantardise. Cela est déjà arrivé par le passé. Il risque alors une très forte amende, la saisie de toutes ses armes et une interdiction de chasser à vie. Malheureusement rien ne redonnera la Vie à notre ourse, rien ne pourra réparer l'atteinte à la biodiversité, en l'occurence une espèce rare et protégée.

     


    votre commentaire
  • Qui n'a rêvé de rencontrer un jour un loup dans le Grand Nord Canadien? Passionné par les histoires de Jack LONDON, j'ai toujours attendu ce moment exceptionnel, unique, mythique, de la rencontre avec Canis Lupus (photo Gary Kramer, US fish and wildlife service).

    Mais  voilà, le loup a trop souffert de la cruauté de l'homme qui depuis la nuit des temps l'a toujours  chassé, piégé ou empoisonné, sous des prétextes aussi stupides que futiles: mangeur d'hommes, dévoreur de bétail, ou simplement concurrent sur un territoire de chasse. L'automne dernier j'ai croisé KEITH, un chasseur; nous avons parlé de la chasse à l'élan et voilà qu'il m'explique qu'il vient d'abattre un loup "car il venait vers moi, ne semblait pas m'avoir vu, j'ai donc tiré". Résultat, un cadavre qui traîne sur le bord du chemin, un massacre gratuit, car finalement "sa fourrure n'avait pas une qualité commerciale"! Vous comprenez maintenant que le loup évite et fuit l'homme comme la peste! Il a trop souffert et préfère se tenir sous le couvert de la forêt primaire, à l'abri des rencontres mortelles.  

    Lorsque j'interroge mon ami GERRY sur les chances de voir la bête du Gévaudan, il me prend au mot et me dit "suis-moi". Nous étions confortable installés sur un canapé dans sa maison à Stewart, une Yukon Gold (oui, on fabrique de la bière là-haut!)  à la main. En fait de maison, Gerry a racheté l'ancien poste de la Police Montée Canadienne! Son rez-de-chaussée est toujours équipé d'une vraie cellule, avec barreaux, WC et paillasse, ainsi que des dessins sur les murs, "fresques rupestres" d'un prisonnier qui tuait le temps et comptait les jours ! Donc Gerry m'entraîne à l'étage inférieur, ouvre la porte de la cellule, et que vois-je? Un gigantesque loup empaillé, un cadeau d'anniversaire pour son épouse. Si la vue de l'animal empaillé ne me réjouit pas particulièrment, je suis surpris par sa grande taille, vraiment impressionnante.

    Une autre fois, c'est LARRY qui me fait rencontrer le loup, ou plutôt sa peau au fond d'un congélateur. La chasse au loup n'est toujours pas interdite, et tout chasseur par ailleurs titulaire d'une licence et d'un "ticket" peut abattre un loup par saison.

    Mais passons ces rencontres macabres et retournons vers ce lieu mythique qu'est Meziadin Lake. Une nuit au bord du lac reste un évènement gravé jamais dans votre mémoire. En fin de journée le vent fléchit, l'onde lisse est embrasée par le soleil couchant et plus tard la lune montante viendra s'y refléter. Un cri très particulier traverse l'atmosphère et nous fait frissonner: c'est le plongeon arctique, un oiseau des milieux aquatiques, pêcheur solitaire en-dehors de la période de reproduction.

    Installés au bord du lac, j'ai allumé un feu qui nous réchauffe car mi-septembre les nuits s'annoncent déjà fraîches. Deux truites grillent au bout d'une baguette de cornouiller et nous ne tardons pas à nous restaurer, puis à dérouler nos sacs de couchage dans le Dodge qui nous servira d'abri pour la nuit. Après une journée au grand air, Morphée vous appelle et votre esprit vagabonde.

    Impossible de vous dire vers quelle heure, mais en pleine nuit nous sommes réveillés par des bruits autour du véhicule: soudain s'élève un "concert" de voix, celles de Canis Lupus. Une meute s'est rapprochée de nous pour entammer leur chant de ralliement. Unique, indescriptible, frissons garantis! Mais le temps de me lever et d'allumer les phares, le spectacle s'achève et nous restons sur notre faim. Nous n'avons toujours pas vu le loup.

    Quelques jours plus-tard, nous sommes installés à la table de MIKE, qui tient la seule pizzeria au nord de Terrace et au sud du Yukon, en gros à 1000 km à la ronde! MIKE a quitté le Texas pour s'installer à Hyder au fond du Portland Canal, le fjord qui fait la frontière entre la Colombie Britannique et l'Alaska. L'été lui et sa femme servent des petits déjeuners aux campeurs, et dès midi il fait chauffer le four construit de ses mains, alimenté au bois coupé de ses mains, pour préparer des pizzas à la pâte pétrie par ses mains! "Home made", c'est sa marque de fabrique. Mais là ne s'arrête pas l'originalité du lieu, car en quittant nuitamment la pizzeria, vous pouvez rencontrer au gré des saisons, un loup ou encore un ours. MIKE est intarissable sur la faune avec qui il cohabite dans ce coin perdu d'Alaska.

    Finalement, ma première rencontre avec le loup eu lieu en octobre dernier, là où je ne l'attendais pas. Avec mon ami Claude nous venions de faire le pied de grue sur la rive nord de Meziadin Lake pour surprendre quelque grizzly. Mais la pression d'un "outfitter", c'est-à-dire d'un canadien "agréé" pour guider de riches américains à la chasse à l'ours fait que fait que les grizzlys sont devenus extrêmement rare dans le secteur. Au point que je m'interroge sur l'impact écologie de ces "prélèvements" contrôlés; j'ai d'ailleurs bombardé l'administration des eaux et forêts à Victoria d'e-mails leur demandant d'interdire cette pratique. Je verrai en août prochain si la situation a changé.

    Mais revenons à nous loups. Avant de rejoindre la cabane de Joe où nous passions nos nuits, nous nous arrêtâmes une dernière fois près de Hanna Creek. Nos yeux étaient tournés vers la rivière regorgeant de saumons, lorsqu'arriva vers nous une silhouette connue, du moins le pensions-nous. Car nous n'avions aucun doute, il ne pouvait que s'agir  de Curly, le chien de Larry. Et ce n'est qu'au tout dernier moment, alors qu'il était à vingt mètres de nous, que le loup stoppa net. Canis Lupus releva sa tête,  prit le vent et disparut aussitôt dans le fourré! Instant furtif, instant volé, aucune photo pour témoigner, mais quelle émotion! Quel bonheur d'avoir enfin vu, de mes yeux vu un loup sauvage, dans son écrin naturel, Meziadin!


    votre commentaire
  • Mon ami Claude BELLANGER de Terrace en Colombie Britannique vient de m'appeler pour me donner une bien triste nouvelle.

    Petit retour en arrière: les quelques milliers de hectares de forêt entre Terrace et Meziadin Lake recèlent un trésor unique au monde: il s'agit d'un ours à la robe crème, le Kermodei Bear , une variante de l'ours noir. A peine 400 individus vivent dans ce coin perdu près de l'Alaska, et ils ne se trouvent nulle part ailleurs dans le monde!.

    Ce n'est qu'au bout de quatre années de visites régulières dans la région que j'ai pu photographier mon premier et seul Kermodei, le long du highway en mai 2006. Une jeune femelle, en très bonne santé, une de ces futures mères capables de perpétuer l'espèce. Pas farouche, faisant confiance à l'homme, elle était connue de tous ceux qui fréquentent régulièrement le secteur.

    Et puis ce printemps, le drame s'est produit. Lorsque Claude m'en a parlé, j'ai d'abord pensé à un accident de circulation. En effet les chocs avec les camions grumiers ne sont pas rares et toujours fatals aux ours. Car le grand danger pour l'espèce, c'est l'homme qui rase des pans entiers de la forêt et qui tue lors du transport du bois.

    Mais cette fois-ci, les raisons de la mort sont tout autres! L'incroyable, l'inimaginable s'est produit: notre amie fut abattue par balle! Celle d'un braconnier? La police pense que non, car il aurait dépecé la bête pour récupérer la fourrure. Un promeneur se sentant menacé? Non plus, car notre ourse n'était pas du genre à impressionner, ni à agresser. Reste l'hypothèse de l'assassinat gratuit, par un type probablement ivre, qui n'a trouvé d'autre distraction que de faire un carton!

    Que faire: mettre un garde derrière chaque buisson? Interdire les armes? Eduquer? Les moyens de surveillance ne seront jamais suffisants sur ces immenses territoires, la chasse fait partie de la "culture" des Canadiens (je rappelle que je suis opposé à la chasse). Reste à former les jeunes, mais peut-on lutter contre la cruauté, la connerie?  

    Reste à espérer que l'auteur de cette atrocité se démasquera lui-même, par vantardise. Cela et déjà arrivé par le passé. Il risque alors une très forte amende, la saisie de toutes ses armes et une interdiction de chasser à vie. Malheureusement cela ne redonnera pas la Vie à notre Kermodei...


    votre commentaire
  • SEPTEMBRE 2004: me voilà dans le nord ouest de la Colombie Britannique, une région aux multiples facettes. pour la petite histoire, c'est en juillet 2003 que j'ai pour la première fois visité ce coin de paradis. Nous avions passé le week-end au Rodéo de Calgary et notre décision de poursuivre vers l'ouest fut prise le dimanche soir, en dépliant une carte sur l'herbe mouillée du camping. Pourquoi ce choix? Une seule route est tracée sur la carte, pas d'agglomérations, et donc une région potentiellement riche en faune.

    A l'automne 2004 donc, j'avais devant moi trois semaines pour explorer les trésors le long du Cassiar Highway. Au village de Stewart, des locaux me parlent avec enthousiasme de Meziadin Lake, un lac qui se faufile dans une ancienne vallée glaciaire. Réputé pour accueillir tous les ans quatre cent à cinq cent mille saumons qui remontent du Pacifique, Meziadin est un lieu idéal pour pêcher, rencontrer des ours et voir les aigles tournoyer au-dessus de l'eau. Une trentaine de kilomètres de long, 3 kilomètres de large en moyenne: le flanc ouest du lac est matérialisé par une arrête de la chaîne des montagnes côtières, qui plus à l'ouest culminent à plus de 2300 mètres. Tout en haut, se trouve un plateau couvert de vestiges de la dernière époque glaciaire, le Cambria Icefield.

    Pêcher dans le lac, oui, mais comment faire sans une petite embarcation qui vous permet d'atteindre les bons spots, c'est-à-dire les trous où les poissons se rassemblent? Sur la route vers Meziadin, je m'arrête donc à la Junction pour faire le plein et j'interroge la  propriétaire. Sa réponse fut immédiate: "sans bateau, il te reste la rivière, à 2km de là. Hanna Creek est  facile d'accès depuis le pont, tu t'installes sur la berge, tu  verras, les saumons seront là".

    En effet, la petite Hanna Creek regorge de saumon sockeye, des arlequins fascinants à la tête verte et au corps rouge écarlate. Après un quart d'heure d'exploration pour choisir "mon" spot, j'étrenne ma canne à lancer, muni d'un leurre en métal scintillant, il paraît que c'est très efficace. Effectivement, les touches se succèdent et après quelques loupés, je ramène sur la grève un saumon qui s'est jeté sur le leurre, plus par excitation que par faim.

    Car une fois eau douce, les saumons cessent de s'alimenter. Ils ont compris que l'heure de la reproduction a sonnée, et toute leur énergie est maintenant consacrée à perpétuer l'espèce. Les petits "smolts" -c'est le nom de l'alevin- qui sont devenus adultes après quatre à cinq années de vie en haute mer, reviennent ainsi sur le lieu de leur enfance avant de mourrir d'épuisement, mais après avoir complété le cycle de la Vie.

    Au prise avec "mon" premier saumon, je ne suis guère attentif au buisson sur ma gauche. Lorsque ma compagne me fais des grands signes, je considère tout d'abord cela comment un encouragement au pêcheur débutant que je suis. Ce n'est que lorsque j'entend bruisser le cornouiller que je finis par comprendre! Je laisse sur place mon matériel et je rejoins le chemin en contre-haut, histoire de voir l'évolution de la situation. A ma grande surprise, arrive une mère grizzly accompagnée de son petit, que dis-je, un ourson âgé d'environ deux ans! Quelle image! Quelle émotion! Le temps de prendre une photo, et voilà nos deux ours au mileur de Hanna Creek, trop occupés à pêcher pour s'intéresser à moi. Morale de l'histoire, imprimée en gras sur tous les guides de pêche: "never fish the same spot", en clair évite de partager un bon coin de pêche avec le grizzly!

    Une autre fois, ce sont les oiseaux qui m'ont accompagné. Sur la berge du lac, j'ai pris l'initiative de vider un saumon pour mieux le conserver. A ma grande surprise, le grand corbeau s'est rapidement "mis à table" pour nettoyer les restes. Mais il n'était pas le seul prétendant, et rapidement un aigle pêcheur immature lui disputa les restes. L'aigle pêcheur, ou pygargue à la tête blanche, est un oiseau majesteux, très farouche, difficile à photographier. Par contre les jeunes semblent moins inquiets et se rapprochent volontiers de l'homme: c'est alors un grand moment de bonheur que de les voir tournoyer dans les airs, s'exercant au vol en piqué pour mieux capturer un saumon qui fend les ondes de Meziadin... 

    Le passage de l'enfance à l'adolescence est un acte brutal pour un aiglon. En 2004 sur les bords de Gnat Lake à la frontière entre la Colombie Britannique et le Yukon, j'ai assisté à une scène "d'abandon". En effet, vers la fin de l'été alors que le jeune est toujours au nid et est nourri par ses parents, ces derniers décident de le laisser seul, afin qu'il prenne ses responsabilités. A la nuit tombante, les parents se sont envolés, et ce sont les cris d'angoisse du jeune qui m'ont alerté. L'aire était installée dans un cèdre  sur une petite île, en face de mon feu de camp. Le lendemain, résigné, le jeune quitta pour la première fois son abri pour survoler le lac. Superbe! Un peu hésitant, mais déjà fier de maîtriser les airs! Les jours suivants il s'enhardît et tiraillé par la faim, il apprit rapidement son nouveau rôle de prédateur.

    Ainsi va la vie dans le grand nord, rythmée par les saisons, rythmée aussi par le cycle perpétuel entre prédateurs et proies.

     

    Suite prochainement.


    votre commentaire