• ENVIRONNEMENT

     

    Il refuse que mère nature perde son manteau polaire

    L’Alsacien Jean-Louis Imbs accompagne des touristes en Arctique et Antarctique. Ce voyageur des pôles utilise son vécu pour inviter les citoyens à réduire leur empreinte écologique et à mettre en pratique les principes d’un développement durable.

    Quiconque a vu la tristesse du regard de l’ours polaire qui jeûne dans la Baie d’Hudson en attendant une hypothétique banquise ne peut plus détourner son regard », alerte Jean-Louis Imbs, guide conférencier dans les zones polaires.

    Il sera à Sarrebourg le 2 avril pour la soirée inaugurale de la semaine du développement durable. A 20 h 15 au centre socioculturel, il animera une conférence sur le réchauffement climatique, avec débat et projection d’un film tourné en Antarctique. Cet Alsacien, ancien conseiller en recrutement, a attrapé le virus polaire il y a douze ans. Attiré par les contrées extrêmes, tout commence aux côtés d’un ami qui emmène des touristes en croisière au Groenland. Depuis, Jean-Louis Imbs se fait régulièrement inviter sur des bateaux pour encadrer des voyageurs en expédition. Il vient de rentrer d’Antarctique où il a passé six semaines. «J’explique pourquoi le climat change, pourquoi notre génération est touchée et pourquoi il faut agir maintenant », livre le consultant en développement durable, qui totalise un vécu de trois ans en Arctique et Antarctique.

    Propos libres

    Il reconnaît incarner une forme de militantisme mais veut garder sa liberté de propos, d’où le choix de rester à l’écart de tout mouvement politique. «J’ai un rôle de relais, de passeur de messages entre ce que je vois sur le terrain et le grand public. Je visite des écoles et je rencontre des chefs d’entreprises. Il faut que tous ensemble nous agissions pour la planète. » Dans ses voyages, il encadre jusqu’à 18 nationalités de touristes. Les Français et les Allemands sont souvent âgés. Les Américains et les Australiens ont de 40 à 80 ans. La jeune génération est fortement représentée par des Japonais, des Chinois, par exemple ces champions olympiques auxquels le gouvernement chinois a offert le voyage en zone polaire. En Arctique, les touristes abordent les îles en zodiaque pour une randonnée où ils s’enfoncent dans le permafrost comme dans des sables mouvants. « Le sol est de moins en moins gelé en profondeur. A l’intérieur sont prisonnières des poches de méthane qui se répandent dans l’atmosphère. C’est un gaz à effet de serre plus puissant que le CO2. » Les randonneurs aperçoivent des ours et des renards polaires, des colonies d’oiseaux. Ils deviennent les ambassadeurs de ces contrées de plus en plus fragiles. «De retour chez eux, ils relayeront forcément l’information et inciteront les gens à changer de comportement. »

    Agir localement
    Agir pour la planète commence localement, chez soi. «On peut simplement agir dans son jardin en ramassant les limaces plutôt que d’utiliser des pesticides et des engrais. On vit dans une société individualiste où chaque maison possède sa tondeuse. Pourquoi ne pas la partager entre voisins ? On recréerait du lien social en même temps. Trier ses déchets, circuler en vélo font partie des efforts faciles à faire. » Après sa conférence à Sarrebourg, Jean-Louis Imbs se rendra au Canada voir le réveil des ours. Cet été, il retournera pendant deux mois au Groenland. «Quiconque a vu des parents manchots s’affairer autour du cadavre de leur jeune, tué par des températures excessives, se doit de réagir ! »

    M.M. Conférence sur le réchauffement climatique et le développement durable le 2 avril à 20 h 15 au centre socioculturel. Entrée libre. 


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